mercredi 5 janvier 2011

MEATBALL MACHINE

aka "Mîtobôru mashîn"
Japon / 2005 / Réalisé par Yamaguchi & Jun’ichi Yamamoto.
Avec Issei Takahashi, Aoba Kawai, Toru Tezuka, Ayana Yamamoto...


Bienvenue dans la banlieue austère de Tokyo, le décor n’est pas synonyme de fraîcheur, l’activité industrielle y règne. Les fumées s’échappent des usines pour se confondre à un ciel des plus gris.
Voilà où vit et travaille notre héros Yoji. Il y mène une vie des plus banales sans surprises et est amoureux de Sachiko qui travaille à l’usine d’à côté. Tout cela pourrait nous emmener à croire que l’on va suivre une histoire tranquille d’amourette et compagnie. Et bien non, détrompez vous et bienvenue au cœur des cauchemars de l’humanité. Car lors d’un face à face entre nos deux amoureux, un mystérieux parasite va choisir la dulcinée de Yoji comme étant son hôte.
Ses « parasites » sont des Necro-Borgs, leur but existenciel se résume à occuper le corps d’un humain psychologiquement faible afin de s’entretuer tel un match à mort. L’hôte se transforme à l’occasion en une véritable machine de guerre.
Sachiko étant possédée par un Necro-Borg, elle se métamorphose en une sorte de machine humanoïde mêlant l’acier et la chair. Yoji, arrivera-t-il à sauver sa promise? Sera-t-il prêt à tout pour la libérer? Et par quel moyen?


Meatball Machine est un film à très petit budget comme a l’habitude de pratiquer son réalisateur Yudai Yamaguchi. Après les adaptations filmiques des mangas « le bahut des tordus » et « Battlefield baseball » toutes deux des comédies dérisoires, Yamaguchi nous sert ici un film grave et gore, lui aussi adapté d'un manga du même nom. Les protagonistes sont dépressifs et se livrent à des mutilations de tous genres : démembrements, grosses giclées de sang, œil percé, tête tranchée en deux,... Bon appétit bien sûr!
On se retrouve plonger dans un récit d'une noirceur implacable, qui nous attire dans les bas fonds d'un tokyo touché par des thèmes comme le suicide, l'euthanasie, et la psychologie instable des Humains. Cela rend le film touchant malgré l'abondance de scènes violentes.


De l’hémoglobine en veux tu en voilà. Félicitation à l’expert en effets spéciaux traditionnels, le talentueux Yoshihiro Nishimura qui nous a produit des Necro-Borgs façon Cronenberg, des effets en tout genre qui nous rappelle sans hésitation ce qu’il se faisait de mieux dans les années 80 (Bad Taste,...). Du système D à toute épreuve. Les costumes qu'il a confectionné sont débordants d'imaginations. Le mariage de chair machée, de sang et de métal donne un résultat cohérent, cela forme des masses corporelles totalement disproportionnées, pour couronner le tout des armes se forment selon la volonté des necro-Borgs (allant de la scie à l'ultra canon). Les maquillages sont eux aussi d'une qualité impressionnante.


Meatball Machine nous rappelle de très près le fabuleusement cyber punk « Tetsuo » de Shynia Tsukamoto, la métamorphose de l’homme en machine, son caractère social d’un Japon déprimé, et son style sont en lien étroit. Tout ça ne manquera pas de nous faire plaisir tant le modèle est un chef d’œuvre. Le film n’en perd pas pour autant son identité de film OVNI.



PASSAGE CULTE  :  La scène où le nécro-borg se jette sur Sachiko pour qu’elle devienne son hôte. Une scène que je me garderai de vous raconter tellement elle est énorme, ça serait gacher votre plaisir. C’est drôlement bien foutu, surtout ne baissez pas les yeux ! 100% "j'ai les dents qui grincent" !



Alors amateurs de films crados, nostalgiques d’une belle époque du film gore, accrocs de combats speed et totalement barrés, de boyaux vagabonds, jetez vous sur ce film véritablement jouissif et surtout à la vue de celui-ci ne déprimez pas car vous pourriez bien vous retrouver être l’hôte d’un parasite sadique!

Drabaye


2 commentaires:

  1. excellent commentaire - un résume de film qui donnera aux amateurs du genre "gore" l'envie d'aller faire un tour dans ce cauchemard sanguin, mais moi ce n'est pas ma tasse de thé lol - brrr çà me fait froid dans le dos - la rédaction est d'un réalisme foudroyant et on imagine bien les scènes bravo au rédacteur !

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  2. film crado et très artistique

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